Textes
Série Le voyage malgache
Par Mathieu de France
Série Chronique de Moscou à Saint-Petersbourg
Par Anne Ducrocq
Série Douro, journal des éléments
Par Nuno Judice
Série Témoin S-21
Par Bernard Plossu
Série Hammam Halfaouine
Par Christine Vidal
CHRONIQUE DE MOSCOU À SAINT-PÉTERSBOURG
N’y-a-t-il que l’errance que l’on puisse aimer, j’allais dire comprendre ?
Dans cette Chronique, tous ces gens qui regardent ailleurs, ça va où leurs yeux ?
Oh, bien sûr, ça va dans le passé, la Russie lorsque c’était encore un rêve, ça va là où quelques jeunes filles et la Volga attendent, depuis toujours, une suite qui sait se faire attendre; ça va là où les obstacles ne sont jamais infranchissables mais symboles de dépassement, là où l’on ne se sépare que pour se trouver.
Qu’y-a-t-il de si léger, de si lourd sur le dos de Dominique Mérigard qui lui donne la fragile beauté et le fragile regard de ceux qui choisissent de regarder ceux de leur race et, peut-être, la peur, terrible, d’être moins fort qu’eux ? Et est-ce vraiment leurs visages qu’il interroge ou ces fils impalpables, parfois dangereux, souvent lumineux, qui relient les êtres les uns aux autres. Si la solitude s’apprivoise, c’est bien dans ce silence-là, dans ces fils d’or là.
Y-a-t-il besoin de dater l’heure des petites et grandes attentes ? Tout est urgent, rien ne l’est jamais. Alors, le voyageur se recule et rapte tout doucement la densité d’un instant. Dominique Mérigard n’affirme rien, il court après ce qui nous unit et nous désunit, c’est tout. Il court pour apprendre à vous questionner avant d’apprendre à se poser. Il scrute pour rêver, il a besoin de rêver pour offrir. C’est la force vulnérable de ses images, c’est la force qui lui manque.
Tu as choisi de regarder ceux-là avant les autres, c’est ton état de grâce.
C’est ta faute si tu les regardes mal, c’est un don si tu sais voir leur lumière.
Anne Ducrocq
Texte accompagnant l'exposition
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